HOPITAL SANGLANT

HOPITAL SANGLANT

Avec se jolies tempes grises et son torse velu, le beau docteur Dick comblait les rêves de toutes les infirmières de l'hôpital Desproges de Crabe les Pinces, en région provinciale. Mais lorsque la main  de la belle Anne Estézy frôla la sienne pour lui donner le scalpel, il en fut ému au point de commettre une légère bévue qui risquait fort de compromette sa carrière de brillant chirurgien ainsi que celle du patient en train de mourir à cause de l'artère que le praticien venait de sectionner par mégarde.

Mais il s'en moquait, seule Anne le touchait. Elle était brune et pourtant blanche, ses cheveux tombaient sur ses hanches. Anne qui ne voyait rien venir n'était pas émue par l'émule du docteur Ross. Celui qu'elle aimait, c'était le professeur Baulse, le chef de service. Mais lui, parce qu'à sept ans, la fille des ouvriers d'à côté, huit ans, la petite brutale, lui avait sauté sur son dos, il n'aimait pas les femmes mais les hommes qu'au soir fauve, noir en blouse, il voyait entrer dans le faubourg. C'est Dick qui le soulevait. Midi sonne, de grâce, éloignez-vous madame. C'est étonnant comme les pas de femmes résonnent au cerveau des pauvres malheureux.

Les histoires d'amour finissent mal, en général.

Dick était effondré, recroquevillé sur lui-même et de ce fait, finit par achever son patient.

Dick, lui dit fermement son patron, il va falloir choisir entre débloquer au bloc ou bien trouver quelque chose pour terminer cette histoire.