AGAINST BOURG
Pierre-Jean Coze ne l'a pas vu,
C'est pour ça qu'il en parle.
Mercredi sort un film qui fait semblant de raconter la vie de Lucien Ginsburg. Le rôle est tenu par un bon comédien, Eric Elmocimo, qui déploie d'énormes efforts pour ressembler trait pout trait, geste pour geste, voix pour voix à son modèle. C'est pénible et surtout inutile. C'est étonnant quand on voit en face de lui, sans le moindre artifice à part une chevelure blonde, Laetitia Casta qui devient tout naturellement Brigitte Bardot. Tout simplement, un geste, une intonation. Si j'avais du courage j'irais voir ce film rien que pour elle. D'ailleurs que ne ferait-on pas pour elle? Finalement peut-être pas pour rien les efforts. On s'ébaubira longtemps de la performance du comédien.
Apres Marion Cotillon déguisée pendant des heures en Piaf, Elmocimo en Gainsbourg, bientôt peut-être "Passe-partout" en Tsarkozy. Le pire de ces films c'est justement la ressemblance parfaite qui finit par mettre mal à l'aise en faisant du spectateur un voyeur nécrophage. Mais pourquoi cette nouvelle mode du copié-collé? Pour l'Oscar? Ou plus modestement, le César?
Dans Le marcheur du Champ de Mars, alors que Bouquet joue sans le moindre maquillage pour le faire ressembler à son rôle, alors que jamais le nom n'est prononcé, tout au long du film on ne peut s'empêcher de voir Mitterrand. Pourquoi?
Un autre film que j'ai le bonheur de ne pas avoir vu, Avatar, laisse présager que dans le futur proche, on se servira d'un "avatar" numérique pour célébrer les célébrités, défunctées…
L'art du comédien ne serait-il plus de nous faire croire à autre chose que ce que l'on voit?
Au départ, Joann Sfar voulait Charlotte pour jouer papa. Ca c'eut été quelque chose. Dommage.
Tiens, v'la un nouvel Eastwood, allons z'y voir…